La Quinzaine nordique n°68

La Quinzaine nordique est réalisée par le Service économique régional deux fois par mois. Elle rassemble des brèves économiques et financières sur les cinq pays nordiques.

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Tous pays nordiques

Commerce. Les échanges de biens franco-nordiques ont atteint 25,9 Mds d’€ en 2013, soit une baisse de 4 % par rapport à 2012 (27 Mds€). La Suède reste le premier marché de la zone avec 10,5 Mds€ d’échanges, suivie par la Norvège avec 6,8 Mds€, le Danemark (4,8 Md€), la Finlande (3,5 Mds€) et l’Islande (0,2 Md€). Notre déficit commercial avec la zone nordique s’élève à 5,5 Mds€ et s’explique en grande partie par nos importations d’hydrocarbures en provenance de la Norvège. Le Danemark était, en 2013, le seul pays de la zone avec lequel la France a dégagé une balance commerciale légèrement excédentaire. On notera enfin que la zone nordique représente un volume d’échanges plus important que celui entre la France et l’Amérique Latine et un niveau très proche de nos échanges avec l’ensemble des pays de l’ASEAN.

Conjoncture. Dans sa dernière publication du World Economic Outlook, le FMI prévoit une nette accélération de la croissance pour la zone nordique en 2014 notamment en Suède (+2,8 % après +1,5 %), qui connaîtrait un des rythmes de croissance les plus élevés de l’UE, en Norvège (+1,8 % après +0,8 %) et au Danemark (+1,5 % après +0,4 %) où l’activité resterait toutefois très en deçà de son niveau d’avant crise. La Finlande serait à la peine, avec une reprise peu dynamique en 2014 (+0,4 % après -1,4 % en 2013). Au total, l’ensemble de la zone nordique, qui représente une population de 26 M d’habitants et un PIB de 1260 Mds €, croîtrait de 1,8 % en 2014 (contre +1,2 % en moyenne pour la zone euro), et augmenterait ses importations en volume de 3,5 % (contre +4,4 % pour l’Espagne, +3,4 % pour l’Allemagne, +1,3 % pour le Royaume-Uni et +0,9 % pour l’Italie).

Danemark

Taxation énergétique. Après la publication du rapport de la Commission Productivité, les principaux partis d’opposition réclament une refonte de la taxation énergétique danoise. Le Public Service Obligation payé sur les factures d’électricité, finançant notamment le développement de l’énergie éolienne dans le pays, est particulièrement visé. Le gouvernement, par la voix du ministre du Climat et de l’Energie, s’est engagé à chercher à réduire les charges induites par le PSO, uniquement pour les entreprises fortement consommatrices d’énergie, dont la compétitivité-coût s’affaiblit face à leurs concurrentes étrangères.

Finlande

Notation. La Finlande, notée AAA par les principales agences de notation, vient de voir sa perspective revue de « stable » à « négative » par Standard & Poor’s le 11 avril 2014, en raison des risques nombreux, aussi bien conjoncturels (croissance molle et perspectives faibles) que structurels (dégradation très forte de la compétitivité ; dette extérieure des agents publics et privés importante).

Conjoncture. Le gouvernement finlandais a revu à la baisse ses prévisions de croissance : +0,5 % contre +0,8 % en 2014 et +1,4 % contre +1,8 % en 2015. La reprise de l’activité serait tirée par les exportations (+3,5 % en 2014), alors que la consommation stagnerait (+0,1 %) sous l’effet de la modération des salaires, de la hausse des impôts et de la baisse des prestations sociales, tandis que l’investissement privé continuerait de baisser (-3,5 %).

Russie. La Banque de Finlande estime que le ralentissement en Russie pourrait affecter le PIB finlandais de 0,8 pt, en raison de l’importance des exportations finlandaises vers la Russie. La Finlande est également vulnérable au regard de sa fourniture en énergie puisqu’en 2012, 42 % de la consommation d’énergies primaires en Finlande provenait de Russie (la Russie fournit 87 % du pétrole et 100 % du gaz naturel consommés en Finlande).

Islande


Conjoncture.
L’Institut national statistique islandais prévoit une croissance de nouveau dynamique en 2014 (+2,7 % après +3,0 % en 2013), avec une accélération de la consommation des ménages (+3,5 % après +1,2 %), de l’investissement des entreprises (+7,2 % après -10,2 %) et de l’investissement résidentiel (+19,7 % après+10,8 %) alors que les exportations ralentiraient (+2,2 % après +5,3 %). Le solde commercial se dégraderait graduellement à partir de 2014 du fait du dynamisme de la demande interne et de la faiblesse des exportations, et le solde courant passerait de 3,9 % PIB en 2013 à -1,5 % PIB en 2016.

Norvège

Consommation. Le secteur de la vente au détail a connu en 2013 une baisse de 30 % du nombre de faillites et une légère baisse des effectifs.
Salaires. Les négociations salariales entre les représentants de certains syndicats étiquetés LO et les représentants des employeurs dans l’industrie « exposée » (Norsk Industri) ont été particulièrement tendues cette année. L’intervention du médiateur d’État a permis d’aboutir in extremis à un compromis le mercredi 2 avril, sans quoi le secteur aurait connu ses premières grèves depuis 1996.

Nordlink. Les ministres allemand et norvégien de l’énergie se sont rencontrés à Berlin le 28 mars au sujet du projet câble électrique Nordlink, reliant pour la première fois la Norvège et l’Allemagne (1,5 à 2 Mds € d’investissements pour une capacité de 1 400 MW). Pour tenir l’objectif d’une inauguration en 2018, l’Allemagne rappelle que la Norvège devra d’ici septembre octroyer à Statnett la concession pour opérer le câble. De son côté, la Norvège souhaite assurer aux électriciens norvégiens l’accès au marché allemand de capacité.

Marine Harvest. La Commission européenne menace la société norvégienne Marine Harvest, plus grand éleveur de saumons du monde, d’une amende d’un montant maximum de 10 % du chiffre d’affaires de 2013, soit environ 230 millions d’euros. La société est accusée d’avoir racheté un concurrent, Morpol, avant d’avoir obtenu l’approbation de la Commission.

Suède

Transports. L’Etat suédois va réaliser près de 59 Mds € d’investissements en infrastructures sur la période 2014-2025, ce qui représente une hausse de 25 % par rapport à la période 2010-2021. Dans le détail, 31,6 Mds € (+29 % par rapport au plan précédent) sont alloués à l’investissement dans de nouvelles infrastructures et 27,1 Mds € (+19 %) pour l’exploitation et la maintenance des réseaux ferré et routier existants.

Défense. Le gouvernement suédois vient d’annoncer une augmentation de 12% du budget alloué à la défense, pour un montant additionnel annuel de 5,5 Mds SEK (610 M€) à horizon 2024. Le budget défense actuel est de 47 Mds SEK (5,2 Mds €) par an. Ce supplément budgétaire atteindra 400 M SEK (44,4 M€) en 2015 et 1 Mds SEK (110 M€) en 2018. Il se traduire par l’achat supplémentaire d’avions JAS Gripen (70 au lieu de 60), de sous-marins et de missiles sol-air.

Budget. Le projet de budget présenté le 9 avril 2014 aura un impact limité mais positif sur le solde budgétaire (+1 Mds SEK en 2018). Par rapport à l’existant, le projet prévoit une hausse des dépenses de l’ordre de 5 Mds SEK en 2015 (soit environ 0,1 % PIB) et jusqu’à 8 Mds SEK en 2018 (0,2 % PIB), principalement dans l’éducation, et principalement financée par la baisse de la déduction fiscale pour l’épargne retraite (4,6 Mds SEK en 2018), par une hausse des taxes sur les véhicules (1,5 Mds SEK) et par une baisse des dépenses (1,5 Mds SEK).

Change. La couronne suédoise est passée en deçà du seuil de 9 SEK/€ le 10 avril 2014 pour la première fois depuis juin 2012. Entre le 24 mars et le 24 avril 2014, la couronne s’est dépréciée de 2,3 % face à l’euro et de 2,1 % face au dollar. Cette dépréciation intervient alors que la baisse de l’inflation (-0,6 % en mars) laisse présager une diminution des taux d’intérêt suédois en juillet 2014.

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Les éléments contenus dans cette quinzaine nordique ne sauraient d’aucune manière engager la responsabilité des ambassades de France dans les pays nordiques ou de la Direction Générale du Trésor.

Dernière modification : 09/02/2015

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