La Quinzaine nordique n°20 - 28 mars 2012

Danemark

Accord sur le plan énergie 2012-2020. Après de longues négociations, le gouvernement a rassemblé une majorité large et trans-partisane en faveur du plan énergie. Celui-ci constitue la première étape vers l’indépendance complète du Danemark envers les énergies fossiles d’ici 2050. Les objectifs du plan sont notamment d’atteindre en 2020 une réduction des émissions de CO2 de 34% (base 1990), une réduction de la consommation totale d’énergie de 12% (base 2006), 35% de l’énergie consommée issue des énergies renouvelables et 50% d’électricité issue de l’éolien (impliquant la construction de deux parcs éoliens offshore). Son coût total, estimé à 471M €, sera répercuté via la fiscalité verte sur les ménages pour les trois-quarts et les entreprises pour le quart restant.

Présidence de l’UE. Les réunions informelles des ministres de l’environnement et de l’énergie se tiendront à Horsens du 18 au 20 avril. Les thèmes évoqués seront notamment le Septième Programme d’action pour l’environnement, Rio+20 et la feuille de route 2050 sur l’énergie. En marge, le salon annuel de l’Association européenne de l’énergie éolienne (EWEA) rassemblera à Copenhague du 16 au 19 avril toutes les parties prenantes du secteur de l’éolien.

Confiance. L’indice de confiance des ménages est en forte hausse. Après être descendu à -9,8 en décembre (-1,9 sur l’année 2011), il est proche de zéro au mois de mars.

Inflation. L’indice des prix était au mois de février de +3,3 % en glissement annuel. Sur l’ensemble de l’année 2011, l’inflation a atteint +2,8 %, un niveau inférieur à la moyenne des pays de l’UE.

Coût du travail. Dans le secteur privé, il a augmenté de 2,9% au 4e trimestre 2011 comparé au même trimestre de l’année précédente, soit un niveau légèrement supérieur à la moyenne des pays de l’UE.

Finlande

Prévisions macroéconomiques. L’ETLA, institut de conjoncture proche du patronat, prévoit dans son rapport du 21 mars une croissance du PIB de +0,9 % cette année et de +2,6 % l’année prochaine, soutenue notamment par la progression des exportations de biens (+1,2 % en 2012 et +4,8 % en 2013) et la consommation (+1,4 % puis +1,2 %). L’investissement baisserait de -1,1 % cette année. Les finances publiques retrouveraient l’équilibre en 2014, après un déficit de -0,7 % du PIB cette année et -0,4 % en 2013.

Politique budgétaire. Le gouvernement a annoncé le 22 mars, à l’occasion de la fixation de la planification budgétaire à moyen terme (2013-2016), un ensemble de mesures de consolidation combinées à des mesures en faveur des entreprises. L’amélioration des perspectives économiques a permis de réduire l’ampleur des mesures restrictives. Les augmentations d’impôts (+1 point de TVA qui rejoint 24 %, impôt sur les salaires annuels de plus de 100.000€) devraient porter sur 1,1 Md€ et les réductions de dépenses (réduction des transferts aux communes) sur 1,2 Md€. Plusieurs mesures visent à soutenir les entreprises, notamment par le biais d’allégements fiscaux pour les investissements dans la recherche et de déductions fiscales pour les investissements.

Réforme des retraites. Les partenaires sociaux se sont mis d’accord sur diverses mesures visant à prolonger la durée de la vie active et à augmenter les cotisations pour les retraites. S’il n’a pas été possible de relever l’âge légal de départ à la retraite (actuellement 63 ans), les mesures acceptées à ce stade devraient permettre une prolongation de la durée du travail effectif de près d’un an. Les mesures annoncées par le gouvernement et les partenaires sociaux, bien accueillies par le commissaire européen Olli Rehn, devraient faire l’objet d’un examen approfondi par la Commission.

Islande

Adhésion UE. Le ministre des affaires étrangères, Össur Skarphedinsson, a estimé improbable que les négociations d’adhésion à l’UE, initiées en juillet 2010, aboutissent avant les élections législatives (d’avril 2013).

Politique monétaire. Invoquant la forte inflation (+6,4 % en mars) et la dépréciation de la couronne, la Banque centrale a augmenté de 25 pdb ses taux directeurs le 21 mars, portant le taux de la facilité de dépôt à 4,0 %.

Contrôle des changes. Le 27 mars, l’unité de surveillance du contrôle des changes de la Banque centrale a conduit une perquisition conjointe avec le procureur spécial aux bureaux de Samherji hf à Reykjavík et Akureyri (4ème ville du pays) en lien avec les contournements récents du contrôle des changes.

Norvège

Fonds pétrolier. Le fonds pétrolier norvégien, dans lequel est versée la quasi-totalité des revenus des hydrocarbures produits par ce pays, a atteint 462 Mds€ en mars 2012 (contre 434 Mds€ fin 2011), malgré un retour négatif de -2,5 % en 2011 lié à un retour de -8,8 % sur les actions, principalement dû aux pertes sur les bourses européennes. Les abondements ont atteint en 2011 la somme record de 35,8 Mds€, traduisant l’excellente année 2011 pour l’exploitation pétrolière. Le fonds a investi plus de 20 Mds€ depuis l’été dans les bourses européennes, profitant de leurs faibles valeurs.

Immobilier. Malgré une augmentation de +30 % en un an du nombre de logements, les prix immobiliers continuent à augmenter (+7 % en glissement annuel en février 2012). La baisse du taux directeur de 50 pdb le 14 mars 2012 n’a toutefois pas fait diminuer le taux des prêts hypothécaires (autour de 4 %), suite à l’accès plus difficile des banques aux liquidités. Une augmentation d’environ +10 % des prix immobiliers est encore attendue en 2012.

Suède

Perspectives macroéconomiques. L’institut de la conjoncture KI a actualisé le 28 mars ses prévisions de croissance pour 2012 (+0,4% contre +0,6% auparavant) et 2013 (+2,5% contre +3,0% auparavant). Après un début d’année médiocre, les trimestres à venir devraient voir s’engager une reprise progressive. L’institut évoque un retournement conjoncturel à la hausse avec le retour de la confiance des ménages. La 1ère banque nordique, Nordea, ne partage pas ce diagnostic et anticipe une récession en 2012 (-0,3 %), malgré une bonne tenue de la consommation (+0,5 %) et du fait d’une forte correction de l’investissement (-2,7 %), notamment dans l’immobilier résidentiel (-8,2 %).

Lutte contre l’évasion fiscale. Le ministre des finances, Anders Borg, a annoncé un changement de la législation fiscale pour mieux prendre en compte les transferts intra-groupe (qui permettent de réduire l’assiette de l’impôt sur les bénéfices). En contrepartie, le ministre propose de réduire le taux d’imposition qui passerait de 26,3 % à 24 %. Cette annonce contre l’évasion fiscale a été étendue aux communes, dont certaines détiennent des entreprises du secteur concurrentiel (donc imposables sur les bénéfices) et auraient réduit leur imposition pour un montant total de 67 M€ en 2010-2011.

Chômage des jeunes. Selon une étude académique de l’institut IFAU, les exonérations de moitié des charges sociales pour les jeunes (jusqu’à 25 ans), mises en œuvre en 2007 pour un montant cumulé de plus de 5 Mds€ aujourd’hui, ont conduit à un effet d’aubaine considérable et à peu de créations nettes d’emplois.

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Les éléments contenus dans cette quinzaine nordique ne sauraient d’aucune manière engager la responsabilité de l’Ambassade de France ou de la Direction Générale du Trésor.

Dernière modification : 11/09/2012

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