#2- Brèves économiques du Danemark

TRANSITION VERTE

Nouvelle étude sur l’empreinte carbone des entreprises danoises.
Une étude menée par le Carbon Disclosure Project révèle que 92% de l’empreinte carbone des entreprises danoises provient des émissions de leurs fournisseurs et de leurs clients (‘scope 3’), et non de leurs émissions directes (‘scopes 1 & 2’). En moyenne, les émissions de CO₂ de la chaîne de valeur d’une entreprise seraient 11,4 fois supérieures à ses émissions directes. Ce chiffre varie selon les secteurs, et est particulièrement élevé, par exemple, pour les fabricants de vêtements. Alors que certaines entreprises, comme Danfoss, Grundfos et Chr. Hansen, ont fixé des objectifs pour réduire l’ensemble de leur empreinte carbone, seul un quart des 100 plus grandes entreprises danoises a cartographié et intégré l’impact climatique de l’ensemble de sa chaîne de valeur dans sa politique de réduction des émissions. Finans

Coopération sur la capture et le stockage du CO₂ dans la région de Copenhague.
La collaboration C4 (Carbon Capture Cluster Copenhagen) regroupe plusieurs opérateurs majoritairement publics (énergie, chauffage, eau...), qui ont pour objectif de développer, partager et utiliser des connaissances sur la capture de CO₂, ainsi que d’identifier les possibilités d’établir des solutions communes. Ils estiment ainsi pouvoir réduire les émissions de CO₂ de leurs centrales énergétiques de 3 M de tonnes par an. Cela correspond à 15% des réductions annuelles nécessaires pour atteindre l’objectif climatique national du Danemark (-70% d’émissions en 2030). Les collaborateurs de C4 comprennent entre autres HOFOR, Ørsted, ARC, Biofos et Copenhagen Malmö Port. Berlingske

La plus grande usine Power-to-X d’Europe va être construite à Esbjerg.
L’usine sera alimentée par de l’énergie éolienne (capacité d’1 GW), qui sera transformée en ammoniac vert par un procédé d’électrolyse. L’ammoniac sera ensuite utilisé pour produire des engrais verts pour l’agriculture danoise (permettant de remplacer la totalité des importations danoises d’engrais produits à partir de combustibles fossiles), ainsi que des carburants verts pour l’industrie du transport maritime. L’usine devrait coûter 7,5 Mds DKK (1 Md €) et être opérationnelle en 2026. Elle devrait permettre de réduire les émissions de CO2 d’1,5 M de tonnes, notamment en utilisant le surplus de chaleur produit pour chauffer environ un tiers des ménages d’Esbjerg. Le projet est porté par Copenhagen Infrastructure Partners (à travers son nouveau Fonds pour la transition énergétique), et les entreprises DLG, Arla, Danish Crown, A.P. Møller-Mærsk et DFDS. Finans, Børsen

Haldor Topsøe va construire une nouvelle usine d’hydrogène vert.
La société danoise, connue pour sa technologie de pointe dans l’industrie pétrochimique, vient de révèler comment elle allait atteindre son objectif de 30% de son chiffre d’affaires grâce à des technologies vertes d’ici 2024. L’usine, qui devrait avoir une capacité de 500 MW et être opérationnelle en 2023, utilisera une technologie d’électrolyse développée en interne. Alors que sa location n’a pas encore été révélée, Roeland Baan, CEO de Haldor Topsøe, a mentionné détenir un large avantage dans le fait d’également posséder une technologie pouvant transformer l’hydrogène vert en d’autres carburants verts, plus simples à transporter, comme l’ammoniac et le méthanol. Finans

Le fonds de venture capital Antler ouvre un nouveau bureau à Copenhague, afin d’augmenter les investissements dans les entreprises de technologie durable au Danemark.
Via des capitaux du Fonds danois pour un avenir vert, Vækstfonden (le Fonds de croissance danois) a ainsi investi 50 M DKK (6,7 M €) dans Antler’s Nordic Fund. Ce dernier souhaite lancer, chaque année, entre 10 à 20 entreprises technologiques durables au Danemark ; et les aider à développer des solutions innovantes en matière de développement durable, de technologie climatique et de transformation verte. L’objectif est que ces entreprises se transforment en sociétés d’exportation mondiales et, à terme, attirent davantage de capitaux verts au Danemark. Antler

REOUVERTURE

La Confédération des industries danoises (Dansk Industri) va présenter au gouvernement un plan pour la réouverture de l’industrie du tourisme, de la culture et du divertissement.
Ce plan est axé sur cinq défis principaux, auxquels DI répond par 23 solutions concrètes.
• Sur l’incertitude face à la propagation du virus et les restrictions qui en découlent : DI propose de continuer à verser des aides ciblées aux entreprises saisonnières ;
• Face à la pression exercée sur les liquidités et la solvabilité des entreprises : DI demande au gouvernement d’allouer au moins 200 M DKK (26,9 M €) pour développer des solutions qui aident les industries culturelles à s’adapter à une ‘’nouvelle normalité’’, comme le développement de nouveaux formats de concerts, de représentations théâtrales ou évènements sportifs… Ce plan propose aussi d’allouer 200 M DKK pour soutenir l’innovation de ces secteurs (verdissement et compétitivité). L’une des mesures phares mises en avant par la Confédération, appelée le ‘carry back’ , consisterait en un paiement différé dans le temps de l’impôt sur les sociétés ;
• Sur les limitations de capacité et d’effectifs : le plan de DI propose le dépistage automatique des invités, permettant d’ouvrir alors entièrement la salle ou le lieu ; l’augmentation de la capacité des espaces extérieurs ; ou bien l’amélioration de la ventilation des espaces intérieurs.
• Face à l’absence de touristes internationaux : Dansk Industri appelle à développer le passeport vaccinal, ainsi que le marketing du Danemark en tant que destination sûre et sécurisée. Berlingske

Le gouvernement danois a présenté ce mercredi 24 février un plan de réouverture progressive de la société.
À compter du 1er mars, les magasins de moins de 5000 m2 pourront rouvrir leur porte sur tout le territoire danois (à l’exception des centres commerciaux). Les établissements de loisirs extérieurs (parcs d’attractions, zoos…) sont également autorisés à rouvrir sur présentation d’un test négatif de moins de 72 h. Les activités sportives et associatives extérieures sont, quant à elles, de nouveau possibles, la jauge passant de 5 à 25 personnes. Des mesures régionales ont été adoptées pour la réouverture des collèges et lycées, avec une priorité de reprise pour les étudiants devant passer un examen en fin d’année (Jutland Nord et Ouest, ainsi que Bornholm). La question des tests (le variant B117 s’élevant désormais à 63% des cas positifs) constitue aussi un élément central de ce début de réouverture, en devenant par exemple une condition première pour le retour des élèves et enseignants au lycée et au-delà (et une simple recommandation concernant les collèges). Toutes les autres mesures restrictives, incluant les restrictions de voyages et la fermeture des frontières, sont prolongées jusqu’au 5 avril, ainsi que les paquets d’aide et de soutien. Selon les estimations du ministère des Finances, la levée de ces mesures au 1er mars se traduira par le retour au travail de 37 000 personnes et par une augmentation de 2 Mds DKK (270 M€) du PIB par mois (soit 0,1% du PIB total). Finans, Finans

INDUSTRIE

La crise du coronavirus a coûté 40 000 emplois privés au Danemark.
Cette baisse est particulièrement forte dans les secteurs de la restauration et de la vente au détail. En revanche, l’emploi dans le secteur de la construction a, lui, augmenté depuis mars 2020. Les dernières données de Danmark Statistics montrent également que l’évolution négative de l’emploi privé contraste avec une hausse de 14 000 personnes dans l’emploi public. Celle-ci, amenant le nombre total d’employés du secteur public à 850 000 (le plus haut niveau depuis 10 ans), serait principalement due aux besoins de personnel pour la lutte contre le coronavirus. Au total, l’emploi au Danemark a diminué de 26 000 personnes depuis le début de la crise. Berlingske

Dans le secteur de la construction, un employé sur huit est étranger.
Sur les 161 817 employés à plein temps dans le secteur de la construction en novembre 2020, 20 122 sont étrangers (12,4%), dont 7 377 viennent de Pologne (4,6%). Cette proportion a atteint un record : en 2010, la proportion d’employés étrangers dans le secteur de la construction était de seulement 4%. Selon Steen Nielsen, vice-président de la fédération professionnelle Dansk Industri, il s’agit d’un développement positif, car les artisans étrangers n’écartent pas les artisans danois du marché du travail. Il souligne que le secteur serait au contraire très négativement affecté s’il ne parvenait pas à attirer des employés étrangers. Børsen

ISS conclut l’année 2020 avec un déficit de 5,2 Mds DKK (700 M €).
Le groupe danois, fortement impacté par les fermetures au cours de l’année, a réalisé un chiffre d’affaires de 69,8 Mds DKK (9,4 Mds €) en 2020. Jacob Aarup-Andersen, CEO du groupe ISS depuis septembre 2020, a lancé une nouvelle stratégie ‘OneISS’, afin de restructurer les opérations du groupe. Même si l’année 2021 s’annonce également difficile pour le groupe, celui-ci s’attend à réaliser une marge opérationnelle de plus de 2%, contre -4,6% en 2020. Finans

Le trafic aérien restera perturbé au Danemark en 2021.
Une nouvelle prévision, publiée par la fédération professionnelle Dansk Luftfart, estime que le nombre de passagers dans les aéroports danois au troisième trimestre 2021 ne sera que de 30% celui d’avant la crise du coronavirus. Malgré la vaccination, l’incertitude quant au développement des variants devrait, en effet, freiner les déplacements et les possibilités de voyage pendant un certain temps. Pour retrouver les niveaux d’avant la crise, il faudra attendre au mieux 2024 selon les prévisions les plus optimistes, et 2027 selon les plus pessimistes. Cela place le Danemark en retard par rapport à la moyenne européenne (les aéroports de Francfort, Amsterdam, Londres et Paris bénéficiant de prévisions de trafic plus positives). Finans

Les ventes au détail ont atteint leur plus bas niveau depuis 2015.
Après une baisse de 8,2% en décembre 2020 par rapport à novembre 2020, les ventes au détail des commerces danois ont diminué de 5% supplémentaires en janvier 2021. Les ventes de vêtements ont été particulièrement touchées, avec une baisse de 56,4% par rapport à janvier 2020. Niklas Praefke, économiste en chef de la fédération professionnelle des chefs d’entreprise (Ledernes Hovedorganisation), indique que cette baisse aurait pu être encore plus importante sans la possibilité pour les commerçants de vendre leurs produits en ligne. Søren V. Kristensen, économiste en chef de Sydbank, estime cependant que les chiffres de vente au détail augmenteront à nouveau en mars, en raison de la réouverture des magasins et du paiement des deux dernières semaines de congés payés aux Danois. Finans, Børsen